Après 6 mois passés dans les bras du rio Dulce, au Guatemala, nous voilà motivés pour reprendre la mer. Direction le Honduras !
Les prévisions météo sont bonnes, plus d’ouragans à venir ni d’averses diluviennes. Seule une pluie fine interrompt parfois les belles journées ensoleillées. Chaque jour, des voiliers quittent le lac Izabal, remontent le Rio Dulce et rejoignent la mer afin de profiter de la bonne saison. Nous avons hâte de les suivre parce que nous finissons par tourner en rond dans la marina. Si nous ne sommes plus en voyage, nous ne sommes pas non plus installés. Ni d’ici, ni d’ailleurs. Il est temps de bouger.
« La cambuse pleine de jambon… »
Nous faisons un avitaillement monstre profitant d’un accès à pied aux magasins. On charge tout ce qui est lourd : farine, riz, sucre, lait, huile, bières, rhum et qui, vraisemblablement sera hors de prix côté Pacifique. Si tant est que les pots de Nutella survivent d’ici le mois d’avril… Devant les maigres étals de boîtes de conserve, on se résout à confectionner quelques bocaux de légumes, des compotes, des sauces pimentées… Je teste aussi le séchage des fruits au four solaire en prévision des bananes qui mûriront toutes en même temps sur le régime. Le résultat est si délicieux que je dois cacher les fruits défendus pour espérer les savourer en traversée.
Balanec réarmé
Je passe une partie de mon temps à ranger, ayant l’impression d’agencer un puzzle aux multiples solutions. Et je note chaque changement dans mon inventaire. Sans lui, impossible de retrouver la moutarde, les livres en breton ou les bouts de rechange. Je consacre plusieurs heures également à la couture, renforçant le bimini, ajustant de nouvelles moustiquaires aux hublots ou ajoutant des bandes réfléchissantes sur nos gilets autogonflants… Pendant ce temps, Jean-Marie réarme le bateau ; il remet en place les voiles d’avant, repeint le cockpit en blanc, nettoie le pont, lessive les tauds… Et installe sur le pont notre récente acquisition : le Parasailor, un spinnaker de 125 m2. Qui, assure le capitaine, va révolutionner la navigation au portant, avec plus de confort, de vélocité et moins de danger.
Libres enfants
Quant aux filles, elles ne s’ennuient jamais, profitant des copains américains, guatémaltèques et honduriens dans un espagnol fleuri très efficace. Elles déboulent en trottinette dans le jardin de la marina, dessinent, peignent, cuisinent, se baignent à la piscine ou se posent devant la télé de la palapa. La journée est parfois trop courte pour dégager ne serait-ce qu’une petite heure à l’étude… Alors, le soir, entre deux Fantomas, on regarde des documentaires sur le canal de Panama, les cités mayas ou le mythe de l’Atlantide.
Adios amigos
On dit au revoir aux amis, les gérants de la marina, les jardiniers, les marineros, les plaisanciers coincés à terre pour un moteur en réparation, une voile en commande, une histoire d’amour naissante… Je fais un dernier tour dans les rues de Rio Dulce, saluant les petites vendeuses de mandarines, les jeunes filles cuisant des tortillas du matin au soir, le gentil cireur de chaussures, le cordonnier au sourire édenté, les vigoureux marchands de légumes qui chargent et déchargent les camions sans sourciller. J’aimerais prendre la rue entière en photo ! Je ne me gêne pas avec mon dernier copain, un alligator qui évolue tranquillement dans la lagune de la marina.
6 mois déjà, incroyable comme le temps passe vite… Et comme le temps se vit différemment en mer et à terre. Je me suis régalée avec tes articles ! Nous on avance comme on peut avec nos petites misères du quotidien : embouteillages, ou transports en commun bondés, grèves, froid, lumières artificielles…
😉
Profitez-bien de votre liberté, c’est si précieux !
Gros bisous à tous les 4 et bon vent !
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Nous avons toujours un énorme plaisir à vous lire !Quelle école de la vie ! Nous vous souhaitons de très belles fêtes de fin d’année en mer ou sur terre… Continuez à nous faire rêver….
Plein de soleil ☀ et de vent de Mindelo !
Beijinhos Monique et Patrick Grosso
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