Dans leur bout du monde, un paradis tropical, les habitants de Hiva Oa laissent couler les heures, sereins et bienheureux. Pourtant, il y a la cocoteraie à entretenir, les enfants à éduquer, la pêche à décharger, les couronnes de fleurs à tresser…
Comme chaque année, à la saison des alizés, des vagabonds des mers accostent sur l’île.
Moitié italien, moitié belge, le jeune Poetai pose son voilier et son charme irrésistible au chantier naval. Là où travaille la discrète et séduisante Vaihere.
Leur rencontre nous emmène au cœur de la forêt luxuriante, au sommet des montagnes découpées au scalpel, dans une nature ingouvernable.
Ici, l’amour ne prend pas le large…
Ce roman dépeint la vie des Marquisiens, l’économie agricole, la cohabitation avec les Blancs, le casse-tête de l’indivision foncière.
Inspiré par l’urgence de vivre, de vibrer et d’aimer, ce roman a été écrit en un éclair en avril 2020, alors que le monde, apeuré, se terrait…
FORMAT NUMÉRIQUE (10€) : PDF, MOBI kindle, EPUB.
BON DE COMMANDE
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Descriptif technique
- Deux ancres flottantes aux Marquises, Gaëlle Poyade, 96 pages
- Mise en page aérée
- Couverture photographique
- Lexique tahitien-marquisien
- Disponible aux formats PDF, MOBI KINDLE, EPUB
- Prix : 10€
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Extraits. Extraits Extraits
Assis sur le muret de pierre qui entourait les racines du géant, un homme patientait. Une chemise bleu pâle ponctuée d’hibiscus, un short en coton beige, un sac à dos usé, négligemment posé par terre. S’approchant des bâtiments, Vaihere avança dans sa direction et, dès qu’il l’aperçut, il se leva, redressant un corps souple et bien bâti. Elle hésita à l’aborder.
— Kaoha nui !, lança-t-elle en guise de bonjour.
Poetai se plaça face à elle et détailla l’ovale de ce visage aux traits délicats, d’une douceur infinie. Les yeux de cette créature étaient soulignés d’un trait noir donnant une profondeur mystérieuse à son regard. Il répondit d’un ton étrangement neutre.
— Bonjour.
Et le silence s’installa sans qu’aucun d’eux ne bougeât.
— Alors, vous cultivez des fruits ?, s’efforça-t-il à articuler au bout d’une minute.
— En Polynésie, on se dit « tu », rectifia-t-elle en souriant.
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Samedi matin : le bourg d’Atuona est en effervescence ; couronnées de feuillages et de fleurs, les femmes se pavanent en délicieuses robes mission. Hibiscus, ananas, philodendrons prennent vie sur ces tissus que la coupe ample fait onduler au gré de leur marche tranquille. Dans le sillage de ces tuniques arc-en-ciel, les effluves ensorcelantes des blancs colliers de tiare tout juste retirés des frigos. Même les bougainvilliers, un brin jaloux, ploient à leur passage en une révérence pailletée de violet, de rose et de blanc. Toutes ces femmes endimanchées se rendent au fare artisanal, près du Tohua Pepeu.
L’Aranui est arrivé deux heures avant le lever du jour. Jouant des coudes entre les voiliers dispersés au petit bonheur la chance, le mastodonte s’est rangé avec force bruit contre le quai du port, réveillant bien trop tôt, de ses projecteurs éblouissants, les occupants des cabines et des couchettes.
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— Kaoha nui Maria ! Kaiu vaiu !
La femme s’arrêta, leva la tête en direction d’Hélène et partit d’un grand rire, son opulente poitrine aussi. Ce qui fit accourir François.
— D’où tu sors ça ?, demanda Maria, dont le mètre 60 était bien enrobé.
— C’est Nahuiotiu, le pêcheur du poti mārara jaune qui m’a appelée comme ça ce matin : « Belle femme ». Plutôt mignon ?
— Ah ! Il s’est bien fichu de toi. Kaiu vaiu, ça veut dire « petits titis ».
Et comme les Français ne comprenaient pas mieux, elle saisit ses seins plantureux et traduisit :
— Petits seins, poitrine maigrichonne !
Maintenant François riait à gorge déployée; après une hésitation marquée de dépit, Hélène se força à sourire, mais le mal était fait.