Aujourd’hui, je vous présente Vetea Maltby. Cet ancien marin s’est investi dans la cocoteraie familiale d’où il extrait une huile de coco bio succulente !

Aujourd’hui, voici le portrait de l’agriculteur bio Moerani Lemaire, un homme volontaire et positif.
En avril 2018, notre famille quittait, sur le monocoque Balanec, les eaux atlantiques. Un périple de 2 ans raconté dans le récit de voyage Quatre marins dans un jeu de quilles.
Maintenant la suite !
Lire la suite« Vous savez monter ? » Mis à part Jean-Marie qui se remémore avec nostalgie des chevauchées dans les steppes mongoles, Lili, Pierre et moi n’avons que peu d’expérience. Mais une furieuse envie de parcourir vallées et flancs de montagne du haut de ces braves et doux destriers. Introduit dans l’archipel via les Européens (au XVIe ou XIXe siècle selon les historiens), le cheval est toujours utilisé sur les chemins non carrossables, notamment pour transporter le coprah.
Hissés sur Teken, Jaguar, Paepae et Camion, nous partons au pas sur une petite route quand nous croisons un cheval blanc à peine débourré ; ses ruades barrent notre passage. Comme nombre d’autres compatriotes, il est attaché par une corde à un arbre en bord de route. Vu sa nervosité et son attitude frondeuse, il semble avoir été capturé depuis peu. Une situation familière pour notre guide. En effet, Jérémie attrape lui-même étalons et juments dans la forêt (une trentaine par an) soit pour les propriétaires des terres sur lesquelles gambadent les équidés soit pour son propre compte. Qu’il accule les bêtes convoitées dans un enclos ou qu’il s’en empare au lasso, c’est toujours à l’issue d’une longue et harassante journée de marche.
Le cheval, au fond, est prêt à en découdre.
La route qui monte en lacets vers les hauteurs n’est pas avares de vues panoramiques : la baie d’Hatauku où sont mouillés nos voiliers, la ville d’Atuona (1900 habitants) et le mont Temetiu (1260 m) emberlificoté de son habituelle écharpe de nuages. La promenade est tranquille, touristique voire monotone quand Jérémie lance un « Yop ! ». Les chevaux partent au quart de tour dans un galop aérien et, soudain, à croiser des voitures et des pick-up en sens inverse, on trouve la balade sur béton beaucoup moins pépère ! Après 10 mn de palpitations intenses, nous descendons de nos montures pour pénétrer dans un bois ombrageux. Là, près d’une sculpture en pierre représentant un tiki (homme-dieu) fendu d’un large sourire, Jérémie, tout feu tout flamme, nous mime plus qu’il ne nous raconte la légende du cochon, animal tutélaire à Hiva Oa. Comme le cheval et la chèvre, il en existe des centaines vivant librement dans cette nature délivrant fruits, baies, racines et plantes comestibles à foison. Même les poules se dandinent en toute insouciance dans les fougères comme dans les rues d’Atuona, les habitants préférant acheter œufs et cuisses de poulet surgelé au magasin.
La baie d’Hatauku
Le tiki souriant
Ayant chacun retrouvé notre compagnon hippique, nous nous engageons dans une allée majestueuse d’acacias. Puis nous arpentons un chemin qui mène à un belvédère d’où la vue est prodigieuse sur la canopée : manguiers au port immense, avocatiers généreux, pandanus, filao (famille des épineux), jamblons, cocotiers, châtaigniers du Pacifique (« mape »), banyans… peignent un paysage inattendu et joyeux. C’est évident, la nature ne commet jamais de faute de goût ! Entre de longues avancées au trot – de plus en plus douloureuses pour nos cuisses et nos fesses –, nous faisons régulièrement galoper nos montures, encouragées par Jérémie. Déjà 5 heures que nous battons la campagne quand nous touchons, à nouveau, le bitume. « Yop ! ». Non ! Si ! Nous galopons, comme des cow-boys pleins de morgue, dans les rues d’Atuona et même devant la gendarmerie !
Épatés par notre sortie et par le professionnalisme de Jérémie qui ne cesse de héler ses animaux tout en réagissant au moindre danger, nous lui présentons nos deux filles une semaine plus tard. À pied, il les mène en fond de vallée, sous le couvert des cocotiers et des pistachiers. L’équipée longe paisiblement l’ancien cimetière avant de respirer l’air marin de la plage où les bons chevaux, délestés de leur selle, ont droit à une baignade revigorante.
Les chevaux sont souvent baignés, comme ici sur l’île de Tahuata.
Le mouillage d’Hirifa à Fakarava