
Après deux « étés » (décembre-mars) aux Marquises, Azyu trempe ses quilles aux Îles de la Société, dans les alentours de Tahiti. Parce que c’est une année niña, a priori sans risque cyclonique. Heum, heum….
Fin décembre, petite semaine à Bora, semaine humide, parfois plus grise que bleue mais nos hôtes – un Américain et un Brésilien – passent des heures à détailler coraux et poissons de sorte qu’ils qualifient leur séjour sur Azyu de « great ! terrific ! gorgeous ! ».
Mi janvier, nous accueillons deux couples vannetais sur Tahiti qui souhaitent explorer, les Îles sous le Vent, la boucle classique Moorea, Raiatea, Taha’a, Bora-Bora.
Rapidement, le capitaine leur fait un point météo. « Mauvaise nouvelle, une dépression est annoncée pour les jours suivants. On va devoir attendre au port de Papeete. » Se dévêtant des colliers de tiare enfilés autour du cou, nos hôtes visitent la capitale, guidés par Coline : le marché aux fleurs, la cathédrale, les jardins de Paofai, le magnifique palais du président, les fresques Street Art…
Dans la marina de Papeete, la houle rentre et commence son œuvre : les amarres travaillent, les amortisseurs se cassent, les bateaux se dandinent comme des bouchons ivres, certains inhabités raguent de part et d’autre.
Alerte cyclonique
La météo se corse ; on parle de cyclogénèse, un phénomène qui ressemble à un cyclone sans en être un. Il s’agit de deux systèmes instables qui se rencontrent au nord-est et sud-ouest et qui forment un tourbillon. Aussitôt Radio Ponton émet un bulletin catastrophe « Quittez le port ! Il va y avoir de la casse ».

Azyu se dirige alors vers la presqu’île de Taravao, au sud de Tahiti. C’est un trou à cyclones, le seul de toute la Polynésie française vers lequel convergent également des bateaux copains.
Instantanément, nos invités se transforment en équipiers. Et vas-y que je winche, que je barre, que je déroule le foc ! De purs voileux, bretons de surcroît, qui acceptent que la mer entrave le programme des vacances.

Taravao, l’escale hors des sentiers battus
Baptisé la Petite Normandie, en raison de ses prairies dans lesquelles pâturent, sous les cocotiers et les manguiers !, Charolaises et Limousines, Taravao est mondialement connue pour sa vague. Le spot de Teahupoo accueillera d’ailleurs en 2024 les champions olympiques.
Sauvage, la presqu’île, dont la route ne fait même pas le tour, offre, d’ordinaire, un panorama fantastique sur Tahiti Nui depuis un belvédère hissé à 1200 mètres. Étant donné la brume qui nappe les cimes, on fait une croix sur la vue.
« Si on peut se baigner, c’est déjà ça », se consolent nos hôtes au moral positif.

L’arrivée à Port phaéton, tout au bout d’une longue baie, noie cet espoir. L’eau, boueuse, opaque, ne donne aucune envie d’y glisser ne serait-ce qu’un orteil. Corroborant la méfiance générale, une annonce du gouvernement polynésien interdit toute activité nautique.
« Tant pis, on se baladera en cirés ! ». L’alerte rouge, déclenchée suite aux pluies diluviennes, contrarie encore les plans en interdisant les randos à cause des glissements de terrain, des risques de crues soudaines et d’inondation.
Confinement météorologique
Bon, on sort le jeu de cartes et les dés et on joue, pendant 3 jours, à la belote et au 10 000 en écoutant le ciel furieux tambouriner sur les hublots. Au loin, la tempête tropicale enregistre des rafales à 40 nœuds. Cela étant, dans cet abri naturel nous sommes parfaitement en sécurité et ne ressentons ni le vent ni la houle qui sévissent au large.

« C’est bizarre comme elle est petite la bouée rouge », remarque Erell tandis que Jean-Marie observe avec circonspection le niveau de l’eau, quasiment au ras du quai… Le lendemain, on apprend qu’un volcan sous-marin est entré en éruption aux Tonga, soit à 2700 km à l’ouest de Tahiti. L’explosion a engendré un tsunami aux quatre coins du Pacifique, voila qui explique la montée des eaux. Ce tsunami a été sans effet en Polynésie française mais a causé bien des dégâts aux Tonga et jusqu’à deux morts au Pérou, des baigneuses ayant été emportées par des vagues « anormales ».
Une pseudo accalmie convainc le capitaine de quitter Taravao. Déjà connu pour son taux exceptionnel d’hygrométrie, la presqu’île est renommée, à l’unanimité, « trou à mouches ». Des centaines se massent partout dans le catamaran !
Route pêche !
Allez, on décampe ! Azyu s’élance vers l’île voisine de Moorea, au nord. La navigation n’a rien d’une croisière : houle croisée, grains violents ; par prudence, on enfile même les gilets de sauvetage. On est loin des balades pépères allongés en maillot de bain dans un transat sur le pont…
Juste avant la nuit, Azyu et son équipage de choc jettent la pioche devant Vaiare d’où partent les ferrys qui font la navette entre Tahiti et Moorea. Cahin-caha, le vent diminue un tantinet, la pluie ne joue plus que des interludes et l’eau reprend quelques teintes vert émeraude, voire bleues.
Drôle de croisière, vraiment… « On reviendra ! », déclarent pourtant nos hôtes qui s’offrent une séance de rattrapage aux Tuamotu et aux Marquises. Enfin des photos de grand soleil !




Lu juste après votre départ! Merci de votre amicale visite!
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C’est presque un temps breton 😅
Envoyé de mon iPhone
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