Berceau de la civilisation polynésienne, l’île de Raiatea fut le point de départ des anciens navigateurs mā’ohi qui peuplèrent les îles du Pacifique autour du Xe siècle de notre ère.
Avant d’aller plus loin, Azyu s’y offre 3 mois d’escale.
Chacun profite à sa manière de cette « installation ».
Erell fréquente l’école primaire Apooiti. Nichée à 5 mn de la marina du même nom et d’un mouillage stratégique car face au chantier naval, cette école est habituée à accueillir les marins et marinettes de passage. Erell y retrouve Lino, Carlotta, Chloé… et se fait de nouvelles copines dont la gentille Heifetia (« couronne d’étoiles »).
Devenir un orateur tahitien
Poehani, la maîtresse, leur apprend le français et les maths tandis que Monsieur leur enseigne l’art du orero. Il s’agit de déclamer en tahitien (ou tout autre langue polynésienne suivant les archipels) un discours glorifiant les héros locaux, les hauts-faits d’une tribu, les dieux fondateurs ou bien une terre en particulier.
Cette matière fait partie du programme scolaire ; elle fait travailler la mémoire l’articulation, l’intonation, la gestuelle et la transmission des émotions auprès d’un public. Ça sonne très joli mais quant à comprendre le sens des textes appris par cœur par Erell, c’est plus compliqué. Même la traduction en français, poétique, nous est demeurée complètement énigmatique.
Visite d’un site mythique
La sortie scolaire au marae Taputapuātea clôture logiquement les heures d’oraison tahitienne. Taputapuātea – je ne me lasse pas de le prononcer ! – est le lieu de culte par excellence de toute la Polynésie. Situé au centre du triangle polynésien dont les sommets sont l’île de Pâques, la Nouvelle Zélande et Hawaï, Taputapuātea est un site archéologique de 6 hectares aux fonctions religieuses et politiques. Datant vraisemblablement du XIVe siècle, il est inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco et s’anime à l’occasion de cérémonies ou de bénédictions. L’aura du lieu explique le surnom de « sacrée » donné à Raiatea.
Des ciels et des cieux
Raiatea signifie en tahitien « ciel qui s’étend ». Pas étonnant qu’ici j’ai eu envie de peindre ces paysages vierges, comme tout juste nés au monde : la ligne des montagnes de Taha’a, la silhouette de Bora-Bora chapeautée de nuages vert lime, le lagon aux teintes changeantes bleu outremer, vert émeraude, gris embrumé…
La tête en bas
Autre activité relaxante, l’apnée, que je pratique avec Jean-Marie. Nous descendons maintenant à une vingtaine de mètres sans souffrir et pouvons rester quelques minutes immobiles en surface (5 mn par grand calme).
Cet entraînement, qui reste très amateur, n’a pas pour but d’augmenter les chiffres — l’un des records du monde est de 130 m ! —, mais de nous fondre dans le lagon. Maintenant, les raies pastenague ne détalent plus devant nous, maintenant je peux me poster face aux épaisses murènes dorées qui, croyez-moi, ont le regard et le sourire revolver. Maintenant, je ne me formalise plus des requins pointe noire qui décrivent des cercles plus ou moins concentriques. C’est agréable de se sentir un peu moins étranger, un peu plus anonyme dans cet univers sous-marin aux mille rencontres.
Quant à Coline et Jean-Marie, suite au prochain épisode…

Séance de yoga au coucher du soleil (photo Philippe Calmels)

(photo Philippe Calmels)

Poehani, la maîtresse
Toujours passionnant les Azyu !
Coline ne va pas au collège ? J’ai une amie au collège (cité scolaire) des îles sous le vent, Sophie Segas qui est prof documentaliste. Elle est très chouette.
Profitez…
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Bonjour Daniel,
contente d’avoir de tes nouvelles. Coline suit les cours du CNED donc, pas de collège en dur. Mais on rencontrera peut-être cette Sophie car nous allons traîner un moment encore sur Raiatea. On s’y plaît beaucoup ! Amicalement.
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