
Si la perle du Pacifique souffre d’un tourisme excessif, elle a retrouvé en ces mois d’hiver austral – effet dépeuplant du Covid – beaucoup de sa pureté originelle. Azyu et tout l’équipage est tombé sous son charme.
« Mon rêve, c’est de voir Bora », nous déclare Mélanie. Elle, son mari et leurs deux enfants ont parcouru la moitié du globe pour découvrir la Polynésie. « OK, changement de programme, bye-bye les Tuamotu, cap vers les Îles-sous-le-Vent », décide le capitaine.
Huahine, Tahaa, Raiatea… toutes ces îles situées au nord-ouest de Tahiti nous enchantent. Mais Bora possède un je-ne-sais-quoi qui aimante même les voiliers en plastique.
Un feu d’artifice sous l’eau
Nous entrons par l’unique passe Teavanui s’ouvrant à l’ouest. Des tortues font reluire leurs écailles. Tout le monde à bord a hâte de visiter Bora underwater. Sitôt les masques, palmes et tubas distribués, nous nous dirigeons en annexe vers le jardin de corail à la pointe Tupitipiti. Dans très peu d’eau, si peu que nous rentrons nos ventres et étendons bien à l’horizontal notre corps, nous rasons les coraux. Emportés par le courant, nous volons au dessus d’un parterre multicolore incroyable. Les blocs de madrépores sont de formes et de teintes si variées – jaunes, oranges, verts, rouges, violets…–, et si nombreux qu’on ne voit, par moment, plus un grain de sable. Dommage que la descente soit si rapide car je n’en garde aucune image nette, seulement l’impression d’avoir assisté à un feu d’artifice.

Bénitiers aux lèvres pulpeuses !
La fête n’est pas finie. Un peu plus loin, trois nageurs poussent des cris de joie. Des poissons bagnards – livrée à rayures noires et blanches – viennent leur manger dans la main. D’instinct grégaire, les spécimens se comptent par centaines et, bien qu’ils ne dépassent pas 10 petits centimètres, on se cognerait presque à eux.
Raies léopards dans le courant
Seules les raies manta, bien présentes dans le lagon – on nous le garantit – manquent à notre palmarès. Or, elles évoluent dans le chenal. Faire du snorkeling sur une route maritime, c’est risquer de se faire scalper par un hors-bord ! Pas grave, on se rabat sur les raies aigles.

Raies aigles ou léopards
Elles sont plus de six, papillonnant dans le courant, bougeant juste ce qu’il faut de leurs nageoires gracieuses pour se maintenir en stationnaire, à 4 mètres de profondeur. Alors, comme elles, on ralentit notre respiration, on fait onduler nos palmes calmement, on s’immobilise… Qu’elles sont jolies, noires tachetées de points blancs, prolongées d’une longue queue fine comme un ruban de demoiselle. Et ce curieux bec pointu qui leur a donné le surnom « d’aigles de mer ».
Bora, Bahamas, même beauté
Le lagon me replonge dans le souvenir des eaux bahamiennes. Sous leurs lunettes de soleil, les 4 marins de Balanec (le LIVRE de notre Transatlantique) avaient, en mai 2017, écarquillé les yeux devant une mer caméléon. Bleu outremer, bleu azur, turquoise, indigo, bleu pâle voire blanc laiteux ou carrément translucide. De même, à Bora, les nappes d’eau jouent avec les nerfs des photographes et des peintres : il faudrait s’user les yeux pour se souvenir de tous les bleus.
En ce mois d’août, Bora-Bora se visite comme Paris. Pas besoin de regarder à droite ni à gauche avant de traverser les avenues, le lagon est quasi vide. Habituellement, une grosse centaine de navires trouble ses eaux chaque jour. En ce moment, 20 à 30 seulement s’y baladent. Il y a fort à parier que les 100 000 touristes annuels (!) ne seront pas au rendez-vous en 2020. Après Tahiti, Bora est l’île la plus visitée de Polynésie française.
Bora chic et cher
Naturellement, le commerce en a fait ses choux gras.
Depuis 2018 suivant la loi – dans les faits, très récemment – l’ancrage libre et gratuit serait désormais interdit, ou pour le moins réduit à 36h dans une zone étriquée.
À notre arrivée, la patrouille Moana nous annonce 25 euros la nuit à la bouée. C’est cher mais beaucoup moins que les cases rondes sur pilotis qui font la une des catalogues hôteliers : 1000€ la nuit pour deux personnes ! Ces chambres se fondraient bien dans le paysage avec leurs murs ocres, leurs toits en palmes de cocotier et leurs mignonnets pontons en bois si elle n’étaient pas si nombreuses, au point de dessiner une seconde barrière de corail tout autour de l’île.

Que de bleus !
Côté terre, il faut y ajouter le mauvais gout d’immeubles en béton aux terrasses cubiques. Prolongement logique de ces hébergements, les magasins de souvenirs ont poussé comme des champignons au village principal de Vaitape. Boutiques chics et prix choc. Si vous cherchez la perle de culture la plus luxueuse, vous la trouverez à coup sûr. C’est ce que me rapporte l’équipe Shopping d’Azyu car, moi, je n’ai pas mis un orteil à terre.
Je regarde là où c’est beau : je me brûle les pupilles au « blue lagoon ».
Merci à Mélanie pour ses magnifiques photos !

À la table de Tara (Raiatea), repas au four tahitien
Toujours aussi magique !!!Mais il ne faut pas oublier que tous ces paysages se méritent !!!Bravo aux marins et à leur esprit d’ouverture sur le monde !Merci
Bises d’un équipage bien moins aventureux 😘
En direct de Belle île en mer
Monique et Patrick
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Bonjour, je suis bien contente d’avoir de vos nouvelles. Et en plus de Belle-ile-en mer, un petit paradis également.
On vous embrasse !
Gaëlle
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