Le 14 août dernier, la sonnerie des écoles de Paopao retentit si fort que les moussaillonnes de Azyu sautent sur le ponton et rappliquent. Coline est inscrite en 6e et Erell en CE2. Que s’est-il passé durant ce premier mois ?
Quittant Tahiti toute proche, Azyu mouille son ancre dans la baie de Cook, entre les montagnes couvertes de végétation si abondante que le miroir d’eau semble vert émeraude. Exactement en face se situe le complexe scolaire : école maternelle (100 enfants), école primaire (350), collège (600) et le gymnase.
Erell conduit désormais l’annexe !
Du côté du collège
Au premier jour, Coline se faufile, comme une petite souris, entre les rangs d’adolescents frénétiques. Grands, gros, costauds, beaucoup, au mêmes âge qu’elle, font le double de son poids. Ils se hèlent d’un bout à l’autre de la cour qui vibre de leurs sifflements stridents, presque douloureux, la dernière mode, apparemment. Sac sur le dos en guise de carapace, Coline rejoint sa classe de 25 élèves.
Comprendre les codes
A la fin de la semaine, la collégienne, très excitée, est complètement emballée. Elle s’étonne de toutes les matière inscrites sur son emploi du temps, 11 au total, certaines jamais pratiquées à bord d’Azyu : « c’est quoi physiques-chimie, EMT, SVT ? ». Néanmoins, elle se familiarise en un rien de temps avec tous les codes et les abréviations : « Après l’AS du mercredi, je dois finir mon DM en maths. Demain, je passerai au bureau de la Vie scolaire pour l’élection des délégués de classe et de l’APE et on se rejoint au CDI à 14h50. OK ? » Nous autres parents sommes un peu dépassés par tous les plannings, « options obligatoires », formulaires de mise en garde, autorisations, contrats moraux à signer… De leur côté, les jeunes sont abreuvés de règles et de sentences (3 points de moins en français si on oublie son cahier !). L’organisation bien huilée souffre quelques ratés, notamment l’absence inopinée de profs. On propose à notre fille aînée une VHF portable pour nous prévenir mais les autres élèves ayant, paraît-il, TOUS un téléphone portable, elle décline poliment. La honte « intergalactique » au moment d’appeler « Azyu, Azyu ! De la terre, est-ce que vous me recevez ? »
Les notes, le sésame
L’ambiance en cours est sympa mais l’objectif clairement affirmé des professeurs tourne exclusivement autour des notes : travailler pour avoir des 20/20, des +, des A… Nous qui répétons à l’envie à Coline qu’elle étudie pour elle-même, pour se sentir forte, capable, fière et avoir un large choix de métiers, nous sommes très circonspects face au discours ambiant. Mais notre fille adhère à fond, elle qui n’a jamais eu une seule note de sa vie. Elle va pouvoir commencer une collection avec le logiciel ProNote qui contient toutes les notes de l’élève par matière, les appréciations des professeurs et même les devoirs à faire jour après jour ! Un code d’accès pour l’élève, un code pour le père, la mère, le tuteur : grand-mère, oncle, parents adoptifs… En effet, nombre d’enfants sont faamu, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas élevés par leurs parents biologiques mais par d’autres membres de la famille, suite à des difficultés financières ou relationnelles ou par commodité. Ce logiciel ProNote se révèle dans ces cas très utile pour suivre la scolarité d’un jeune dont la situation familiale change.
Activités nouvelles
Parmi les découvertes, il y a le tahitien, une langue vraiment compliquée a priori pour les farani (Français). Heureusement, ses copines Haukealanie (« Douce âme ») et Poeari (« Reine des perles ») invitées sur le bateau, la font réciter les phrases d’usage. Le sport est au programme même en plein cagnard : rugby, foot, basket, ping-pong, freesbee, course à pied… « Ah ! Ils croyaient pas que j’allais y arriver mais j’ai couru 10 km sans m’arrêter ! », raconte Coline remontée à bloc. A la récré, elle s’assoit au centre de documentation et d’information, un espace calme, climatisé et meublé de banquettes moelleuses. Les premiers temps, elle s’y sent moins seule, en confiance parmi les livres qu’elle emprunte aussi pour sa maman car la bibliothèque foisonne d’ouvrages se rapportant à la Polynésie : Histoire, traditions, légendes, cétacés… D’après Coline, les autres jeunes ne lisent pas beaucoup. Quand elle a voulu donner quelques-uns de ses romans volumineux (l’obsession sur un bateau du poids et de la place), elle s’est entendu répondre : « Non, merci, j’ai déjà un livre à la maison ». Rapidement, elle adopte la vie du collège, son fonctionnement, ses professeurs drôles ou obtus et surtout les palpitantes histoires entre copains.
Interview d’Erell
Raconte-nous l’école de Paopao
Mon professeur est très gentil. Il s’appelle Monsieur Rainui. Les premiers jours, on n’avait pas de cahiers car les fournitures étaient toujours dans le cargo qui vient de Métropole. Alors, on a passé beaucoup de temps au faapu, notre jardin juste derrière les classes. Il y a déjà un uru, des bananiers, des ananas, des papayes, des goyaves, du manioc, des corossols, des citronniers, des pommes d’eau, des pamplemousses et un cocotier. Il fallait tout écrire sur une feuille ! Monsieur veut qu’on plante des orangers, on va utiliser des tuteurs. Et on a aussi regardé le diaporama du Voyage de Balanec en salle d’informatique. Monsieur, il en savait plus que moi sur les pays !
Et la cantine ?
J’y vais tous les jours même quand l’école finit à 11h. Le couvert est mis et les assiettes remplies. Il y a l’entrée, le plat de résistance, la tranche de pain et le dessert, tout dans la même assiette. Je mange bien sauf quand c’est épinard-taro, je déteste ! Luis, ce qu’il adore, c’est poulet citron avec du miel.
Ce midi, devine ce qu’il y avait sous ma table ? Un cent-pied ! Juste à un mètre de ma jambe ! La dame de la cantine l’a écrasé avec son balai parce que la piqûre fait hyper mal !
Et tes copines ?
Je suis dans la même classe que Kehaulani qu’on a rencontrée l’année dernière à Moorea. Je me suis fait d’autres copines aussi, elles s’appellent Nanihi et Vaikiva. On s’amuse super bien ensemble. J’aime beaucoup cette école !
C’est super de vous lire!!!
Elles ont l’air contentes ces moussaillones!!! C’est génial!!!
On vous embrasse de notre Normandie, où tout le monde a fait sa rentrée aussi!!!
Bises des zingayous de Zingaya!
Sophie Grégoire Julie Elise et Jean
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Merci pour ces articles, on vous imagine vraiment…
Vous etes vous fait à votre nouveau canot’?
On espère que tout va pour le mieux… Des bises malouines
Agathe Jéjé Azaé et Yuna
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coucou les amis
tout as l’air de bien aller pour vous tous au soleil!! toujours un plaisir de vous lire.ici tout va bien. la famille des triplés adore votre maison. recevez vous nos mails perso sur ta boite mail Gaëlle?
on vous fait de gros bisous à tous
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Quel bonheur de vous lire maintenant que je connais votre quotidien. Je suis heureuse de savoir que les filles aiment leur école de Morea. Bises à tous les 4.
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Salut les marins !
Belle rentrée aux miss à Mooréa !
Les brestoises sont aussi de retour sur les bancs de l’école Freinet !
Mais que font pendant ce temps le captain et son équipière ?
On penses bien à vous.
Bises
Le quintuplé de Saint-Marc
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Géniale cette rentrée, on se demande qui sont les vraies tahitiennes au final!
Grosses bises!
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