Des tonnes de fruits tropicaux, des panoramas époustouflants et un peuple entier qui fait bloc, c’est vrai, « gémir n’est pas de mise » aux Marquises. En revanche, avant d’y arriver, on souffre.
Soit on doit casser sa tirelire – le billet d’avion au départ de Tahiti coûte 800€ –, soit on doit courir la mer plusieurs semaines – la plupart des navigateurs atteignent en effet l’archipel au terme de la Transpacifique. Sur Balanec, nous abordons les Marquises depuis Tahiti en louvoyant par les Tuamotu. Les vents soufflant de nord-est et l’archipel étant situé au nord-est de la Polynésie française, forcément, ça coince. 4 jours de près, des rafales à 40 noeuds devant l’île de Tahuata, désolée Jacques de te contredire, on est tout autorisé à gémir…
Noël « coupé-décalé »
Le 24 décembre, à 22h, nous jetons l’ancre dans le noir le plus total devant Vaitahu, le village principal de Tahuata. Au petit matin, les cloches carillonnent, appelant la population à célébrer la naissance du Christ. Soupir lourd de sommeil sur l’Ovni, les parents hagards déclarent : « dans l’hémisphère sud, vu le décalage horaire avec la Laponie, Noël se fête le 26 ». Nous avons une journée de répit pour trouver de la nourriture, préparer un bon repas et extraire des cales les cadeaux cachés.
Une église à la hauteur de la ferveur
Tahuata – qui signifie « lever de soleil » en marquisien – est la plus petite île habitée ; elle compte en tout et pour tout 670 habitants. Mais quelle église ! Inauguré en 1988, le monumental édifice (financé par le Vatican) est construit en galets et pierres taillées volcaniques. La voûte lambrissée, les sculptures en bois et les vitraux naïfs créent une atmosphère grandiose et intime à la fois. Plus large que long, ce lieu de culte donne l’impression de tutoyer le divin qui serait assis à notre côté au lieu d’être tout en haut ou tout au fond, loin des petites gens. À la sortie de l’office, une femme m’interpelle : « j’ai quelque chose pour toi ». De son sac à main riquiqui, elle sort deux jolies mangues jaunes. Sympa l’accueil !
Jardin d’Eden
Après la diète végétale aux Tuamotu – noix de coco à tous les repas – on renoue avec la diversité des fruits juteux de taille généreuse. Chaque échange avec les autochtones, même un simple « Kaoha » (bonjour), se transforme en corne d’abondance. Le record pour l’heure est attribué à Rebecca que nous ne connaissions ni d’Eve ni d’Adam. « Vous voulez des fruits ? ça pourrit dans mon jardin, y’a trop ». En voiture, Simone ! Une fois chez elle, la benne du pick-up se remplit à vue d’œil : 3 régimes de bananes (100 fruits), 10 pamplemousses d’1/2 kg chacun, une courge pesant son poids, 3 cannes à sucre d’1,50 m, fruits de la passion, citrons, avocats, papayes, mangues, caramboles, noix de coco… Pas étonnant que la mini épicerie de Vaitahu ne vende que des oignons et des patates ; qui essayerait de commercialiser de l’eau de pluie en Bretagne ?!

En balade avec Pascal et sa perche à goyaves
Le paradis des randonneurs
Aux Marquises, partout où le regard se porte, il incite à prendre de la hauteur. Une croix, un mont, un pétroglyphe remarquable ou des crêtes bien ciselées, et nous voilà partis pour 3 heures minimum d’efforts et de sueur. Les enfants sont fidèles à eux-mêmes : ça gémit à la montée, ça cavale à la descente. Ces « promenades de santé » prennent la place de nos activités nautiques. Faute de barrière de corail, pas de lagon ; l’eau, plutôt sombre et agitée, se prête alors mal à la baignade. A Hapatoni, néanmoins, nous avons la chance inouïe de nager avec des dauphins électre. Ceux-ci ont l’habitude de se reproduire dans la baie d’Hanatefau. Plusieurs jours durant, nous les voyons, en surface et sous l’eau, en petits groupes, aller et venir entre les bateaux et exécuter des pirouettes fantastiques. Quel plus beau spectacle de bienvenue !

Baie d’Hanatefau, près du village d’Hapatoni



Bloavez mad![cric]
Ca fait rever.
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Bonjour Gaëlle,
Et bien tu es dans un endroit ou j’ai souvent rêvé d »aller, je t’envie 😉
Excellent séjour.
Dominique Dauteuille
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