5 semaines de mer sur laquelle le regard coule, à peine relevé par la houle, quand, d’un coup, l’île de Mangareva barre l’horizon. Nous sommes arrivés au bout de la longue route, aux Gambier, et sans doute au bout du monde.
Quand la montagne pointue émerge devant nous, le soleil s’éclipse tout juste. A 18 h, il est trop tard pour s’approcher de la terre et inenvisageable d’emprunter, dans la plus totale obscurité, la passe sud-est. Une nuit de plus en mer… On fait patienter Balanec en réduisant la toile au minimum et rebroussons chemin pour éviter l’obstacle de roc. Pendant cette ultime veille, nous feuilletons quelques guides nautiques sur Rikitea, le chef-lieu des Gambier et mouillage d’atterrissage. « Pas de marché, pas de rayon légumes, juste du chou en vente ». Oh ! « Pas de banque ». Mince, on n’a pas un seul franc pacifique en poche ! « Gasoil en vente sur la goélette-cargo qui livre toutes les 3 semaines ». Pourvu qu’elle ne soit pas passée hier ! Un instant, Jean-Marie et moi nous regardons et nos pensée s’entrechoquent. Mais on arrive où là ? Nous ne soupçonnons pas un millième des heureuses surprises qui nous attendent.
Il ne manque que la couronne de fleurs
Sitôt ancrés devant Rikitea, les bateaux-copains viennent nous accueillir et, impatients, nous sautons sur le débarcadère. Comme c’est bon de se dégourdir les jambes ! Pourtant, au bout de 50 mètres, elles flageolent comme des spaghettis trop cuites. Au fur et à mesure que nous enfilons la rue principale, les saluts se multiplient. Les Mangaréviens nous disent bonjour, un par un ; certains viennent même nous serrer la main, se présentent et, en nous tutoyant – le vouvoiement ne s’utilise pas – nous souhaitent la bienvenue !
Pluie de pamplemoussesÉtourdis par cette gentillesse, éblouis par les fleurs qui débordent des jardins et stupéfiés par la quantité de pamplemoussiers, nous allons de ravissement en ravissement. Gros comme des melons, les pamplemousses jaunes et verts s’épanouissent en grappes dans les arbres ou jonchent les gazons. De jour en jour, nous parcourons les rues secondaires et découvrons des maracujas, des goyaves, des citrons, des oranges acides, des fruits à pain, des bananes, des noix de coco… Plus haut, sur la route de la montagne, les buissons regorgent de framboises sauvages et, en saison, on a la chance de cueillir litchis et ramboutans. Quand les arbres croulent sous le poids des fruits, il suffit de demander aux maisons et l’on cueille autant que nécessaire. Quel plaisir de croquer dans ces agrumes juteux aux goûts nouveaux !
La première semaine se passe en formalités diverses. A la gendarmerie, nous faisons notre entrée sur le territoire polynésien ; à la mairie, nous obtenons la résidence polynésienne ; à la poste, nous ouvrons un compte bancaire… Nous nous installons petit à petit dans ce village de 1600 habitants, le plus peuplé des Gambier. Une école primaire, un collège, un lycée technique, un docteur pour les quelques prochains mois – depuis 2 ans, le centre médical était géré par des infirmiers – quatre supérettes, un boulanger – baguette française ! – quelques fermes maraîchères, beaucoup de fermes perlières et une cathédrale !

Saint-Michel-de-Rikitea

Choeur décoré en nacre
Saint-Michel-de-Rikitea, avec son parterre pavé et son somptueux retable de nacre, serait le plus grand édifice religieux de Polynésie. Au cours du XIXe siècle, pendant près de 50 ans, l’évangélisation fit pousser plusieurs églises sur l’archipel ; étouffées par les palmiers, celles-ci campent dorénavant sur des îlots quasiment rendus à la nature. A Rikitea, nous glanons un maximum d’informations – à la jaille les guides obsolètes ! – au travers des conversations en français et en mangarévien. Si ici c’est beau, tranquille et verdoyant, on nous assure que les îlots coralliens et les autres îles hautes des Gambier sont encore plus paradisiaques. On n’est pas près d’être « arrivés » !
Quel bonheur de vous voir arrivés en polynésie!!! Nous étions justement passés hier devant votre maison de Kerlaboussec: que de chemin parcouru depuis… Les îles du pacifique semblent plus paisibles que celles d’atlantique, on vous y souhaite beaucoup de bonheur!
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Bonjour les amis, Merci pour votre message. Oui, c’est cool, cool, cool. On comprend mieux pourquoi certains n’en sont jamais répartis. Mais en ce moment, c’est l’hiver austral. Et on essuie quelques coups de vent pluvieux. On nous a dit que les températures pouvaient chuter à 13 degrés le matin. Aïe !! On ne va donc pas traînera au sud mais retrouver du soleil au nord (tout est inversé vu qu’on a la tête en bas). Donc cap sur les Marquises en juillet avant de s’enrhumer. On pense bien fort à vous. Vous vous êtes déjà baignés ? Bises Gaëlle
balanecatao.wordpress.com
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coucou la petite famille
vous êtes arrivés au paradis on dirait!! profitez bien
on pense souvent à vous 4
pour nous tout va bien les vacances d’été approchent la caravane s’impatiente!!
on vous embrasse bien fort en attendant un skype
laurence et jean yves
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Salut, J’ai essayé de vous appeler hier vers 19h mais sans succès. Ici, Internet c’est pas toujours évident. Bises Gaëlle
balanecatao.wordpress.com
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