De tous les bateaux-copains rencontrés, aucun n’envisage une halte aux Galápagos lors de la traversée du Pacifique. La raison ? Il faut poser, au bas mot, un billet de 2000 $. On tente cependant notre chance !
Rien que le tarif des formalités d’entrée sur le territoire avoisine les 1500$. En plus, on a le droit de mouiller seulement sur 2 îles. Ensuite, il faut encore payer pour visiter, à partir de navires touristiques, le si réputé parc national.
On va quand même essayer d’y faire un stop, histoire d’avoir une otarie sur la jupe de Balanec ou un douanier qui nous donnera 24h pour faire nos valises, voire les deux… Je préfère la première même si elle se tape plus l’incrust’ que le second.
Nuit clandestine
En nous approchant de l’archipel des Galápagos, nous découvrons la première île de San Cristobal. Cadeau de bienvenue, une multitude de raies nous offre un ballet de sauts, et même de saltos prodigieux : ça doit être le festin là-dessous !
On décide d’aller mouiller dans la large baie Hobbs, ouverte au nord ouest. L’ancre est jetée dans 5 m, sur fond de sable. Aucun bateau à l’horizon. Il faut se méfier des vedettes touristiques car les pilotes dénoncent auprès des autorités les voiliers qui pratiquent des mouillages forains. C’est interdit sans autorisation et l’amende semble lourde. À notre arrivée, à 18h, j’ai coupé l’AIS en mode émission afin de ne pas nous faire repérer ; ceci dit, au crépuscule, il y a peu de risque d’être contrôlé. Par contre, nous quittons l’endroit à la première heure le lendemain.
Un paysage hors du commun

Roc Pateadora
Sous 5 noeuds de vent, nous longeons la côte ouest de l’île. De nombreuses caldeira avec des couleurs très variées parsèment le parcours. Noires, brunes, ocres voire rouges, les roches volcaniques offrent un joli contraste avec la végétation et ses camaïeux de verts. Sur les cailloux, des otaries se dorent la pilule au soleil ; sur les flots, de temps en temps, émerge la tête d’une tortue.

Raie sauteuse
Pas un pied sur le sol équatorien
En arrivant dans la baie Baquerizo Moreno – l’une des 2 entrées officielles aux Galápagos – survolée par les avions de l’aéroport international, nous remarquons pas mal de vedettes touristiques mais seulement 8 voiliers. Derrière, le village ne semble pas très grand. On mouille dans cette petite baie par 12m de fond sablonneux. Partout, les otaries cherchent des coins pour s’étendre. L’une d’elle se relaxe sur le boudin d’une annexe. Pour repousser les importunes, les catamarans ont placé des parebattages sur leurs jupes.
Voyant qu’aucun bateau ne vient à notre rencontre, Gaëlle décide d’appeler un Water-boat sur la VHF. Un taxi arrive immédiatement. Tout joyeux, on embarque, pressés de se dégourdir les jambes après 10 jours de mer. Aussitôt, le conducteur nous demande si on a une autorisation. « Non, on va justement faire les formalités ». Demi tour toute !, il nous explique qu’il est impossible de débarquer tant que les douaniers ne sont pas passés sur notre voilier. Sympa, il les contacte et nous les amène à bord 15 mn plus tard.

Arrivée pleine d’espoirs à San Cristobal…
Le capitaine de port ainsi qu’une douanière nous font le décompte : visas d’immigration, fumigation du bateau, accès à terre… plus de 500$ pour 3 jours. Or, nous ne demandons qu’un jour de relâche, voire les quelques heures restantes de ce jour afin d’acheter du frais et remplir quelques bidons de gasoil. Un peu gêné aux entournures, le capitaine de port passe quelques coups de fil pour trouver un arrangement. Mais l’administration est catégorique : « Pas le droit d’aller à terre ». Le plus rude, c’est que nous devons quitter les Galápagos sur-le-champ, au risque de devoir régler une amende de 200$ ! Nous nous sommes qu’à moitié déçus, on s’en doutait. Alors, dans cette folle ambiance, nous mettons les voiles pour la Polynésie. Et route directe cette fois !
Une réflexion sur “Galápagos, escale ou pas?”
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