A seulement 200 kilomètres du Rio Dulce, le Honduras semble la destination idéale pour une courte semaine d’excursion. On croit ainsi s’épargner de longs et fatigants trajets. Ah ! naïfs que nous sommes…

Le parcours de Rio Dulce (Guatemala) à Copan Ruinas (Honduras)
Nous prenons un autocar confortable jusqu’à Los Amates. De là, une moto-taxi nous mène au point de départ vers Chiquimula. Des hommes saisissent nos bagages et nous font grimper aussi sec dans un « chicken bus ». Avec ses flancs recouverts de motifs bariolés, on se croirait dans une caravane de cirque partie en tournée. Au bout d’une heure, le chauffeur stoppe sur le bord de la route et les passagers sont transférés sans explication dans un mini-van.
C’est quand qu’on arrive ?
Parvenus à Chiquimula, plusieurs hommes nous sautent dessus pour connaître notre destination. On s’accorde une courte pause-déjeuner et nous reprenons un « collectivo » ; il nous assure aller directement jusqu’à la frontière hondurienne. Bien qu’il n’y ait que 16 places assises, on s’entasse à 25 ! Par-dessus l’épaule du voisin, le paysage verdoyant ondule au gré des collines étêtées à cause des formations nuageuses. Quelques gouttes, puis davantage, il se met à pleuvoir dehors… et dedans ! La route ruisselle, les rues des villages deviennent boueuses, et les éclairs déchirent le ciel. Heureusement, le mini-bus fait escale à Jocotan et les voyageurs descendent. Il nous faut à nouveau changer de véhicule.
A la tombée de la nuit, nous arrivons à El Florido, la frontière entre le Guatemala et le Honduras. Reste encore les formalités de sortie et d’entrée du territoire à effectuer ; au moment où le douanier nous rend nos passeports, un accent chantant nous interpelle. Un jeune homme de Narbonne, installé à Guatemala City, se présente. Il nous propose de nous emmener jusqu’à Copan Ruinas où il a prévu de loger à l’hôtel. Trop contents de ne pas avoir un énième bus à prendre, on grimpe dans sa camionnette pour avaler les 12 derniers kilomètres. Nous arrivons vers 20 heures : 8 heures pour parcourir 230 kilomètres. L’Amérique centrale, c’est un autre espace-temps !
Copan Ruinas est réputé pour ses vestiges mayas très riches en hiéroglyphes au milieu desquels volent des perroquets au plumage resplendissant. Le paysage alentour, montagnes, rio, plantations de café… se découvre à cheval lors d’une balade qui nous mène jusqu’à l’hacienda San Lucas. Le temps passe vite, c’est déjà l’heure du retour.
C’est reparti pour un tour !
Levés tôt, nous sommes bien décidés à ne pas passer la journée entière sur les routes. Le premier « collectivo » nous dépose à la frontière. Changement de pays, changement de véhicule. Par chance, un mini-bus de la compagnie Litegua est stationné à El Florido ; ce service routier dessert à heures fixes des villes précises. Après quelques heures, la circulation ralentit et le mini-bus s’arrête sur la chaussée d’où nous apercevons une très longue file de camions, pick-up, autocars et quelques voitures. Un accident empêche le traffic. Ni une, ni deux, les chauffeurs de collectivo abandonnent leur volant, parlementent sur le bas-côté afin de remplir les mini-bus de sorte que l’un deux repart à vide dans l’autre sens. Ils n’ont pas une minute à perdre ! On nous prend nos sacs à dos et nous voilà réinstallés dans un autocar. Il fait une chaleur de dingue dans cette carcasse métallique et pas un souffle d’air. A la suite de d’autres personnes, je descends sur le bord de la route. Calmes, les gens patientent, discutent, remplissent leurs bouteilles d’eau dans les maisons alentour. Puis, au bout d’une bonne heure, un mouvement imperceptible fait réagir le chauffeur qui rameute toutes les brebis égarées. En une minute, tout le monde est remonté dans le car qui redémarre.
Rencontre avec de « futurs » clandestins
J’entame la discussion avec un groupe de jeunes Honduriens, dont certains sont tout juste majeurs. Ils vont tenter leur chance aux Etats-Unis, espérant passer la frontière et travailler là-bas. Au rythme des transports en Amérique centrale, ils en ont bien pour une semaine, jour et nuit, à traverser le Guatemala et le Mexique. Certains font le voyage à pied et mettent plus d’un mois à atteindre les USA. Pour tuer le temps, je leur propose une part de gâteau. Une dizaine de mains se servent et la boîte revient vide avec beaucoup de « gracias ! » On dirait qu’ils avaient faim.
Déjà, nous passons le pont CA-13 qui surplombe le rio Dulce et devinons notre bateau au fond de la mangrove. C’est bon de rentrer chez soi après… 8 heures de bus !

Notre OVNI Balanec à la Marina Manglar del Rio

Les commerces au bord de l’eau et le ballet des pirogues.
Génial ! Quelle aventure !! J’imagine le retour à l’école dans la lointaine Bretagne, un jour… Que de choses à raconter !! 🙂
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