A la lisière du Guatemala se trouve l’un des parcs archéologiques mayas les plus riches de Mésoamérique : direction Copan pour une courte semaine d’excursion.
Après un trajet folklorique en bus, nous atteignons la charmante ville de Copan Ruinas, ses ruelles pavées, ses maisons basses colorées, son petit air propret au milieu des montagnes. Comme son nom l’indique, elle est étroitement liée au site maya antique découvert au milieu du XIXe siècle, haut-lieu touristique. L’entrée du site débouche sur une vaste prairie hérissée de quelques stèles. La plupart présentent le portrait du roi 18 Lapin sur l’une de leurs grandes faces tandis que le reste du monument est sculpté d’inscriptions hiéroglyphiques. Jaguars, maïs, têtes monstrueuses, bijoux, sceptres, heaumes, épées… la signification de ces symboles nous échappe complètement. Mais leur beauté nous murmure quelques messages….
La cité copanèque a connu son apogée entre le Ve et IXe siècle. Témoignant de cette gloire, un escalier déroule ses 63 marches de pierre sur lesquelles plus de 2200 glyphes relatent l’histoire dynastique de la ville. Le voilà le livre de l’Histoire maya que je recherchais ! Un texte mystère puisque le déchiffrage demeure à ce jour incomplet.

L’escalier hiéroglyphique (763 après JC) est le plus long texte maya connu.
Plongée dans une civilisation inconnue
Suivant un sentier forestier, nous crapahutons parmi les pierres moussues et tombons sur l’Acropolis. Perchés sur un temple-pyramide, nous soufflons un moment devant le quartier résidentiel royal. Face à ces ruines serties de jungle, comme inchangées depuis des siècles, on se prendrait pour Stephens ou Catherwood, les premiers explorateurs du lieu. Déjà Coline commence à compter en maya : « la barre, c’est 5, le point, c’est 1. On les empile les uns par-dessus les autres pour faire des colonnes ». Et Erell de demander son signe dans le calendrier maya. C’est l’heure de la récréation. Allons sur le terrain de pelote.
La balle : course du soleil dans le ciel
Totalement préservée, l’aire de jeu permet de se figurer une partie à l’époque classique. Séparés en deux équipes, les joueurs se renvoyaient une lourde balle de caoutchouc plein, ne se servant que des coudes et des hanches et n’utilisant qu’un seul côté de leur corps. Le terrain se composait d’une allée comprise entre deux plans inclinés ou talus. Le coup suprême consistait à faire passer la balle dans un anneau dont les deux diamètres étaient presque équivalents. Plus un rituel qu’un sport ou spectacle, le jeu de pelote faisait office de tribunal ou de justice divine. Les vaincus pouvaient payer de leur vie une défaite ou ceux qu’ils représentaient. Cette tradition se perpétue puisque Coline y a joué à l’école. Je suppose qu’elle faisait partie de l’équipe gagnante puisqu’elle nous est revenue vivante !
Nous passons ensuite devant deux tunnels, creusés sous l’Acropole, et shuntons également le musée de la sculpture. Il fait chaud ! On s’assoit dans l’allée menant à la Grand-Place pour observer les magnifiques aras rouges qui vont et viennent librement. Quel bonheur de voir les pyramides rehaussées d’un plumage éclatant ou d’entendre, entre deux stèles muettes, le battement d’une aile. « Guaras en Libertad » est un programme de réintroduction de perroquets dans la forêt hondurienne. La présence de ces oiseaux apporte beaucoup à la beauté du site maya.
Réserve multicolore
Le lendemain, nous nous rendons au Macaw Bird Park, le centre d’où viennent les perroquets admirés la veille. Celui-ci a pour vocation la reproduction des volatiles et leur adaptation au milieu sauvage. Parmi les 350 espèces de perroquets, les aras (papagayos, guacamayas, macaw) sont, sans conteste, les plus grands et les plus beaux. Et les plus exemplaires. Une fois le couple formé, les aras demeurent fidèles jusqu’à leur mort. Une performance puisqu’ils vivent de 80 à 100 ans. Victimes de leur succès, ces stars sont hélas braconnées à des fins domestiques. Et quand le propriétaire est déçu de ne pas entendre sa créature répéter son nom, il l’abandonne. Aussi le centre recueille-t-il nombre de perroquets saisis par les douanes.
Avec 3 volatiles sur le corps, Coline est aux anges. Elle sympathise avec les soigneurs et perche les perroquets sur les arbres à l’aide d’un bâton ; apparemment, ils ne doivent pas traîner à terre. On nous dissuade de les caresser car cela enlèverait l’huile qui fait briller leurs splendides couleurs. En nous promenant parmi la végétation, on remarque également des colibris, des vautours et des toucans fort curieux. Mais pas de quetzal, l’emblème du Guatemala. L’oiseau vit en altitude, bien caché dans une jungle étouffée de nuages.
Bonjour et bises à vous quatre.
Merci Gaelle de tes reportages qui nous transportent en terra incognita. Je pense aux filles : quelles souvenirs merveilleux elles garderons. Envoyé de mon iPhone
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