Comment gérer l’énergie en pleine mer ?

Transpac07052018-IMG_0001Un des problèmes majeurs est la consommation d’énergie en navigation hauturière. Réponse : consommer moins.
Les postes qui dépensent le plus d’énergie sont le pilote et le réfrigérateur.

Voici tout d’abord l’équipement de Balanec, notre Ovni 435.

  • 2 panneaux solaires de 80w, et un de 100w installés sur le portique (orientables). Ils sont raccordés à un régulateur MPPT de 320w.
  • 1 panneau solaire de 60w installé sur le balcon tribord et raccordé au régulateur de l’éolienne.
  • 1 éolienne SilentWind
  • 2 alternateurs sur moteur (80w et 90w)

Revenons aux équipements énergivores. Du côté du réfrigérateur, il y a des solutions sur les bateaux métalliques mais je ne m’y suis pas lancé. Voir d’autres blogs.

Pilote et régulateur d’allure

Côté pilote, en grande navigation, il est indispensable d’avoir un back-up, c’est-à-dire un vérin, une pompe et une centrale de nav’. De plus, son utilisation 24h/24h nécessite une production d’énergie à sa hauteur. Je pense que l’hydrogénérateur ou l’alternateur d’arbre sont, sans doute, les seules solutions viables ; la place pour un groupe électrogène n’est pas suffisante sur ce type de bateau. Pour info, notre hydrogénérateur tracté a explosé ses pales d’hélice dès le lendemain de notre départ dans le golfe de Gascogne. Réparé, il a été mis en service une 2e fois lors de la traversée du Pacifique est (Panama-Polynésie). Mais la fixation entre le bout rigide et l’alternateur ayant cédé, l’hydrogénérateur a coulé à pic !
Ma solution a été le régulateur d’allure. J’en ai trouvé un d’occasion quasiment neuf. Il était installé sur un Feeling 416. Les anciens propriétaires ne s’en sont servis que quelques jours apparemment. J’étais a priori sceptique quant aux réglages, pourtant la mise en service a été assez rapide. Lors de la première sortie test, j’avais installé les drosses à l’envers, pas de bol !

Transpac26042018-IMG_0014

Le modèle choisi est un BEAUFORT Orion. Il est simple à installer (4 pattes de fixations puis 2 poulies renvoyées sur la barre à roue). Heureusement car le manuel d’installation n’est pas très explicite (beaucoup de texte et peu de schémas).
Au bout d’un an de navigation, j’ai pensé qu’il s’agissait de notre meilleur investissement. Consommation 0, bruit 0, et on peut le regarder travailler des heures. On l’a même surnommé Tabarly (« le taiseux qui avance »).
On l’utilise à partir de 5 nœuds de vent apparent. En dessous de 5 nœuds, comme on met en marche le moteur, le pilote électrique, ainsi alimenté, prend le relais.
Au portant, le régulateur fonctionne très bien si le bateau est bien réglé. Quand il y a de la houle, le balancier sur l’aérien réagit dès que la poupe se soulève. Il est même plus rapide qu’un pilote auto doté d’un accéléromètre…
Si le vent tourne, le bateau tourne avec. Mais les voiles demeurent toujours bien réglées. Pour reprendre la bonne direction, pas d’affolement. On prend son temps afin de régler régulateur et voile.
Pour les longues navigation, c’est un élément de sûreté. Lors de la traversée de l’Atlantique, entre le Cap Vert et La Barbade, un équipage de la flottille Cornell Sailing a été privé de pilote trois jours après le départ. Le couple n’en pouvait plus de barrer jours et nuits. Aussi un homme d’un autre voilier a-t-il sauté à l’eau pour les aider à finir la Transat.

Alors vous vous dîtes, mais où met-on l’annexe ?

On la place devant le mat, amarrée à l’envers sur le pont. L’annexe est hissée sur le pont et le régulateur installé. Il faut compter trois heures pour faire la manip’. Cette situation de navigation est appliquée dès que 3 jours de mer sont prévus.