Bien à l’abri au fond du rio Dulce

Guatemala5282 20 juin 2017

Le lac Izabal, au Guatemala, est un havre bien connu des circumnavigateurs. Enfoncé à l’intérieur des terres, il ne connaît pas les ouragans de la saison hivernale. Pour l’atteindre, il suffit de remonter le rio Dulce, qui serpente à travers la jungle sur 43 km.

Quittant la baie de l’Amatique, nous gagnons Livingston afin d’accomplir les formalités douanières. L’accès à ce port semble totalement banal avec une grande baie ouverte et, pourtant, il y a un piège. Les guides nautiques mettent en garde contre une très petite profondeur d’eau, 1 à 2 mètres seulement. Au milieu de la baie, une bouée et un type en barque ; il propose de nous guider. On le suit à la trace pendant une demi-heure, les yeux rivés sur le sondeur. Bien nous en prend. Une fois mouillés devant Livingston, on remarque une vedette tanquée dans le sable et un voilier gîter de 45 degrés pour se déhaler : un bateau de pêche s’acharne sur sa drisse de mât afin de le faire pencher le plus possible. Ah ! ils doivent se fendre la poire les Guatémaltèques en voyant tous ces navires s’envaser chaque jour. Et cela procure du travail…

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La descente du fleuve

Les formalités accomplies, nous nous engageons dans le rio Dulce. Des parois vertigineuses et envahies de végétations offrent un spectacle majestueux. La forêt résonne de bruits qu’on identifie mal, des oiseaux ? des singes ? Tous nos sens sont en éveil. Sur les côtés, des pêcheurs, souvent en couple, lancent leur filet d’un geste magistral. Quelques lanchas filent à bonne allure, transportant une petite dizaine de passagers. On scrute l’eau à la recherche des lamantins ; hélas, le traffic maritime et le bruit occasionné ont considérablement réduit leur nombre. Nous faisons une halte dans le lac intermédiaire, El Golfete, parcouru de méandres sur les bords desquels semblent dormir quelques habitations les pieds dans l’eau.

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Une marina familiale

Aux abords du lac Izabal, nous sommes accueillis par Jean-Claude, un Français qui gère la marina Manglar del Rio. De fait, celle-ci est largement fréquentée par des francophones. Quelques pontons en bois retiennent une trentaine de bateaux tout au plus.

Guatemala-fronteras5570 27 juin 2017

 

 

Une très grande paillotte sert de pièce commune : on se repose dans les hamacs, on bouquine grâce à une foisonnante bibliothèque exclusivement en français (inimaginable ! à court d’ouvrages, je m’étais mise à lire en anglais), on surfe sur le web (ça marche du feu de Dieu), on cuisine, on mange (barbecue tous les vendredis soirs), on joue (Coline y a installé ses play-mobil), on étudie, on rêve… bref, on s’y sent comme à la maison. Le jardin bien entretenu est planté de manguiers, cocotiers, palmiers, sapotilliers, santa-maria… ; il s’égaie de fleurs colorées comme les alpinias ou les héliconias. Et, cerise sur le gâteau, nous découvrons, au cœur de cette végétation, une piscine. C’est une planche de salut quand la chaleur et la moiteur deviennent intenables.

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Réjouis par notre trouvaille, nous pensons passer tout l’hiver, qui se finit en novembre, au bord du rio Dulce. Nous avons désormais une adresse fixe (Marina Manglar del Rio / En frente le distribuidora Izabal / Fronteras Rio Dulce / Guatemala). Ni code postal, ni nom de rue ? A ma grande surprise, il n’y a pas de service postal au Guatemala. Donc, pas de courrier. Chers amis, famille adorée, laissez tomber l’envoi des crêpes et du chouchen.

Venez nous rendre visite !

Vous êtes chaleureusement invités à bord de Balanec, hôtel flottant classé 5 pavillons.

Slalom entre camions et motos

Une fois installés dans la marina, nous sommes curieux d’aller découvrir la ville qui grouille juste derrière le portail gardé de la marina. Fronteras, appelée aussi Rio Dulce, donne un premier aperçu du changement de décor : des semi-remorques qui s’avancent tels des rhinocéros, des pick-up à bloc de passagers, des motos partout et des tiags au bout de chaque paire de jeans. Du fait de la circulation, c’est poussiéreux et assez stressant : on manque de se faire écraser 10 fois la première journée car il n’y pas de trottoir. A coup de sifflets, les policiers, postés aux carrefours, organisent le traffic. Les Guatémaltèques, eux, se déplacent tranquillement, sans bruit superflu, habitués à contourner tout ce qui encombre les bas-côtés, sacs de graines, motos garées, étals de fruits, mini-bus en stationnement, selles de chevaux, poussins…

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La stupeur passée, on s’y sent plutôt bien car c’est vivant ! On se retrouve dans cette foule, à frôler hommes, femmes, enfants, rassérénés de leurs salutations amicales et, parfois, de leurs sourires amusés. Erell défraie la chronique, je crois, avec son tutu de danseuse classique, son sac à main, ses cheveux blonds et courts coiffés d’un chapeau à fleurs, rose bien entendu !

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Le Guatemala en bref

  • Entouré par le Mexique, le Belize, le Honduras, le Salvador, le Guatemala est bordé à l’est par la mer des Caraïbes et, à l’ouest, par l’océan Pacifique.
  • 15 millions d’habitants.
  • Langue officielle : l’espagnol mais on dénombre une vingtaine de langues mayas différentes.
  • Guerre civile pendant 36 ans ; elle a pris fin en 1996.

Une réflexion sur “Bien à l’abri au fond du rio Dulce

  1. sailingjiyu dit :

    Bonjour à tous! Superbe la marina que vous avez trouvée et cette vie en communauté. Jusqu’en novembre au Guatemala? Donc vous parlerez couramment Espagnol à la fin du séjour ? Gaelle doit être contente de rester plus que quelques jours au même endroit. A bientôt les Guatelmaltèques!

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