Juin signe le début de la saison cyclonique qui court jusque début novembre. Il est temps de quitter les Caraïbes et de trouver refuge tout au fond du Rio Dulce, au Guatemala. C’est parti pour 5 jours de mer afin de poser pied, enfin, sur le continent américain !
Nous traversons de nuit le passage du Yucatan qui sépare Cuba du Mexique. Puis nous filons plein sud et passons devant le Belize et ses centaines de kilomètres de barrière de corail. Comme d’habitude, les trois premiers jours, je suis à ramasser à la cuillère quand le reste de l’équipage suit son train-train quotidien. Les nuits sont horribles, déchirées par des éclairs, le tonnerre et aussitôt suivis de violentes averses. Il faut tout rentrer à la va-vite, coussins, oreillers, habits, tablette, fermer les hublots, déconnecter les appareils électriques, observer et attendre à l’intérieur. En quelques minutes, l’atmosphère dans le carré est suffocante. Et le scénario se répète 2 à 3 fois par nuit, parfois plus.
Y a-t-il un pilote dans le bateau ?
Jusqu’à présent, Tabarly, notre régulateur d’allure, a barré sans souci. Mais, en quittant Cuba, nous sommes tombés dans un champ de patates de corail qui a endommagé notre safran. Le vérin tordu rend la barre très dure. Le vent augmente et, ce que nous craignons arrive, la fixation sur la roue de régulateur casse. Jean-Marie relaie Tabarly. Le pauvre, je le retrouve une heure plus tard, endormi sur la barre, mais manœuvrant tout de même le bateau avec ce fameux sens marin qui m’échappe complètement. Je le remplace le temps qu’il bricole la barre afin que Tabarly reprenne du service. On est crevé nous !
Au 4e jour, on aperçoit des globicéphales à la jupe du voilier. A la différence des dauphins, ces baleines-pilotes, comme les nomment les Anglo-Saxons, ne sont guère joueurs et ils s’éloignent rapidement. Jean-Marie fait plaisir aux filles en leur préparant des pop-corn et je sors enfin de ma léthargie.
Nature puissance XXL

Serait-ce une illusion ? Non, ce sont les premières « terres » guatémaltèques que nous découvrons aux jumelles.
Au 5e jour, nous voyons nettement les côtes du Guatemala. Une fois la pioche jetée dans la baie de l’Amatique, nous soufflons un bon coup. Tous nos sens se mettent alors en éveil face à la chaîne de montagnes nappée de cumulonimbus, au vert profond de la forêt luxuriante, aux cris des oiseaux tropicaux qu’on imagine de bonne taille, à la tiédeur de l’eau à peine salée et chargée de sédiments, aux insectes volant totalement inconnus. C’est sûr, on est arrivé au Nouveau Monde !
Navigation difficile donc mais belle navigation. Vous êtes de vrais marins. À quel Port avez vous fait escale? Le Guatemala est tellement jolie! Bises à tout l’équipage
Envoyé de mon iPhone
>
J’aimeJ’aime
supers contents d’avoir croisé votre route!!
J’aimeJ’aime