Des Robinson à Barbuda

Barbuda1532 27 février 2017Une langue de sable de 10 km, irisée de coquillages roses, une piste unique menant au seul village de l’île coincé entre mangrove et lagon. Telle est l’île de Barbuda, si sauvage, si pure. Nous y sommes restés presque 10 jours entre contemplation et robinsonnade.

Partis d’Antigua, la « grande sœur » plus au sud, nous jetons l’ancre devant Cocoa Bay puis Low Bay où nous pensions faire une escale de « french doctor » : c’est beau, un tour à terre et bye-bye. Le vent soutenu a déjoué nos plans et nous a ramené à un rythme plus lent. Heureusement. Où que notre regard se pose, vers le large comme vers la côte, le paysage est de toute beauté. La mer décline des camaïeux de bleus, qui vont de l’azur pâle au turquoise flashy. Des étoiles de mer coussin, mesurant près de 30 centimètres, tachent d’orange le fond. De temps à autre émerge la tête curieuse d’une tortue tandis qu’un couple de pélicans survole la vaste étendue cristalline. Pas un bruit hormis le clapot sur la coque et le vent sifflant. Un peu plus loin, 4 à 5 mâts.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Tranquille voire déserte

A terre, rien ne vient troubler la plage qui s’étire devant Low Bay. Des arbustes variés et quelques cocotiers font oublier l’unique bâtiment situé tout au nord, une résidence hôtelière étrangement fermée en pleine saison. Nous passons nos après-midi à longer la plage, à nous baigner, à ramasser des coquillages, à observer les fonds, à construire des châteaux et des barrages. Le matin est consacré à l’instruction, au dessin, à la musique, à la couture, à la cuisine, au kite-surf… En 10 jours, nous croisons moins de 10 personnes. Il faut dire que l’île ne compte que 2000 habitants, rassemblés au bourg de Codrington.

 Barbuda1699 03 mars 2017

Inaccessible civilisation

Sortant de notre béatitude, nous planifions d’aller jusqu’à Codrington où, paraît-il, chevaux et poneys circulent librement dans les environs. De plus, les vivres frais commencent à manquer et, en dépit de ses recherches, Jean-Marie n’a pas vu l’ombre d’un lambi ou d’une langouste. Il nous faut donc quitter ce petit paradis après avoir effectué les formalités de départ aux douanes.

Barbuda1662 03 mars 2017

En soufflant dans le lambi vide, on croirait entendre une corne de brume.

 

Or, pour atteindre Codrington depuis le mouillage, c’est toute une expédition. Le village est en effet implanté au fond d’un lagon séparé de la mer par une bande de sable d’une trentaine de mètres. Le vent, toujours fort, dissuade de traverser ce lagon houleux, a fortiori à 4 personnes. Nous tentons d’appeler à la VHF un « water-taxi ». Lettre morte. Nous apprendrons plus tard qu’hier était jour de fête avec une compétition de cricket : les chauffeurs devaient faire la grasse matinée… Jean-Marie part donc jusqu’à la plage, tire l’annexe (150 kg le bestiau !) sur la bande de sable et pousse le moteur à fond pour traverser le lagon ; avec un vent de face soufflant à 15 nœuds, la douche aux embruns est gratuite ! Après un passage aux douanes et à l’immigration, rebelote. Cette fois, parvenu sur le sable, il démonte le moteur, enlève la réserve d’essence et l’ancre pour transporter l’annexe « en kit » de l’autre côté. « J’ferai pas ça tous les jours ! » lâche-t-il en remontant sur Balanec.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Bon, on a notre sésame de sortie, plus aucun fruit ni légume (à part les noix de coco) et des amis qui nous invitent à les rejoindre sur Saint-Martin. Avec une once de regret, nous quittons ce petit paradis pour pointer l’étrave vers Saint-Barthélémy.

carte_barbudaBarbuda1553 28 février 2017Barbuda1700 03 mars 2017

3 réflexions sur “Des Robinson à Barbuda

  1. casteleyn dit :

    bonjour Gaël, je prends en cours de route votre extraordinaire voyage via votre blog , merci en tout cas , je me régale à lire votre aventure et je vais pouvoir maintenant suivre votre grand périple ! chapeau en tout cas ! ça y est , cela fait 4 ans que l’on a quitté Brest, et votre rêve s’est réalisé ! je vais partager votre blog avec Pablo et Lorenza.
    ici à Toulon tout va bien , à très bientôt bises à toute la famille

    J’aime

Les commentaires sont fermés.