Amarrés dans la marina de Portosin, nous ne sommes qu’à 40 km de Saint-Jacques-de-Compostelle. Nous partons sur les traces de Jacques le Majeur,à l’origine de cette extraordinaire cité religieuse.
Nous arrivons à Saint-Jacques-de-Compostelle au milieu du traffic routier et de l’affairement urbain. Je m’étais figuré un village moyenâgeux, de taille modeste, comme l’est Saint-Emilion, dans le Bordelais. C’est au contraire une ville de 100 000 habitants qui s’est développée autour d’un cœur historique d’envergure : églises, couvents, séminaires, belles demeures, marchés, musées, théâtres, universités, en tout près d’une centaine d’édifices remarquables. L’ensemble est d’ailleurs inscrit au patrimoine mondial de l’humanité selon l’Unesco.
Et par dessus tout, la cathédrale, véritable joyau d’architecture plurielle. Ce chef d’œuvre de l’art roman date de 1075 ; au cours des siècles, il fut agrandi, amélioré, consolidé. Chaque année, quelque 200 000 pèlerins convergent vers cette basilique. On les reconnaît à la coquille Saint-Jacques qui est accrochée à leur sac à dos. Les marcheurs n’étaient pas si nombreux le jour de notre passage ; ils seront certainement beaucoup plus le 25 juillet, lors de la fête de la Galice, un jour férié dans toute la région autonome.
La relique de saint Jacques
On décide d’aller visiter le saint des saints, la tombe de saint Jacques de Compostelle. Après une heure de queue, nous voilà dans la crypte qui abrite la dépouille de Jacques le Majeur, l’un des apôtres du Christ. Quelques minutes de recueillement et nous rejoignons le flot des touristes qui déambulent dans la cathédrale. Ici et là, des prêtres officient dans des confessionnaux.
Une fois dehors, sur la place de l’Obradoiro, nous rencontrons des personnes déshéritées, des mendiants. Coline porte un regard interrogatif sur eux, me demandant qui sont ces gens, qu’est-ce qui se passe ? La stupéfaction est à son comble quand certains présentent des malformations ou des visages abîmés. C’est vrai que, dans ces ruelles pavées, on se croirait comme dans un cour des miracles et je ne serais pas surprise de voir surgir Quasimodo !
Celtes et galiciens
Avant de rentrer, nous traversons la Praza do Toural où un trio de musiciens initie les badauds aux danses galiciennes. Ma parole ! mais c’est un cercle circassien, grand classique des fest-noz bretons ! En passant sous un porche, un sonneur de cornemuse nous confirme que nous sommes en terre celtique.
Pour la petite histoire
Selon la tradition, un ermite appelé Paio découvrit la sépulture de l’apôtre saint Jacques en l’an 814, caché dans les bois de Libredon. Le roi Alphonse II ordonna la construction d’une petite église près de ce temple roman et, une fois la nouvelle répandue en Europe, de nombreux croyants vinrent en pèlerinage pour voir la relique.
En revanche, pourquoi la coquille est l’emblème de Saint-Jacques de Compostelle ou pourquoi Saint-Jacques a donné son nom au coquillage (de l’œuf ou de la poule…), ça on ne l’a pas trouvé. Si vous savez, racontez-nous !

Quelques jours plus tôt, nous avons découvert, depuis le port de Muxia, une église située sur un promontoire rocheux : un lieu de pèlerinage aussi ?
Il semblerait qu’elle aie plusieurs niveaux d’explications : la coquille se pêche dans la baie de Santiago de Compostella, sa forme rappelle la main du mendiant demandeur d’aumône, et le bivalve est aussi synonyme de deux préceptes importants pour tout pèlerin, aimer Dieu, et aimer son prochain avec la même intensité. La coquille Saint Jacques est progressivement devenu le symbole de la pureté acquise par le pèlerin, luis signe de reconnaissance qu’il devait afficher… On parle aussi du fait (ou de la légende ?) qui veut que les cendres de Saint Jacques auraient été ramenées de Jérusalem… dans une coquille !
Bien des choses à comprendre…le long du trajet de Saint Jacques !
Pokoù bras deoc’h war Balanec Atao ! 😉
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Merci pour cet éclairage Sten ! Pokou dit !
Sur la route, j’ai trouvé cette autre explication à Matonsinhos, tout près de Porto : « Dans un lieu du Portugal appelé Bouçais (actuel Matosinhos), le cheval du jeune marié est entré dans la mer, plongeant dans l’immensité de l’Océan, au moment où passait un navire à l’horizon (qui transportait le corps de saint Jacques) (…). Plusieurs miracles ont eu lieu (…) et le plus étrange de ces miracles fut celui où les vêtements du chevalier, ainsi que les harnais du cheval, surgirent des mers couverts de coquillages et de coquilles Saint-Jacques ».
Huerta y Vega, Anales de Galicia, 1736.
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Merci pour cette visite complète de Saint Jacques de Compostelle… que l’on découvre de surcroît le jour de la Saint-Jacques! Ce n’est plus un tour du monde… mais un authentique pèlerinage! Si vous souhaitez prolonger par la terre sainte, n’oubliez pas de mettre le cap Plein EST une fois rendus au SUD du Portugal… Plein de bisous et merci à Coline pour son coquillage exotique!
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